Mais ce soir-là, le destin s’en est mêlé. Le pianiste prévu pour une réception mondaine venait d’annuler. Et quelqu’un dans l’équipe – un jeune technicien de l’ombre – a soufflé qu’il connaissait une fille qui jouait. Très bien même. Camille.
Humiliée pour divertir… mais elle retourne la salle

Laurent Morel, l’homme d’affaires à l’origine du gala, n’était pas du genre à discuter. Il voulait une musique live. Il voulait un pianiste. Camille a été convoquée sans explication, sans option. « Joue », lui a-t-il dit. Un ordre sec, glacial. Tout le monde s’attendait à un désastre. Une maladresse. Un moment gênant à raconter plus tard autour d’une coupe de champagne.
Mais lorsque Camille a posé ses mains sur le clavier, plus rien n’a compté. Pas sa tenue de travail, pas l’odeur de javel sur ses mains, pas les regards moqueurs. Elle a fermé les yeux, pensé à sa grand-mère malade, et laissé la musique parler. Une mélodie improvisée, intime, touchante. La salle s’est tue. Puis, un à un, les applaudissements ont éclaté.
