Élise avait grandi dans l’ombre. Non pas par manque de lumière, mais parce qu’on ne la laissait pas briller. Née avec une différence visuelle, elle n’avait jamais vu le monde, mais elle en ressentait chaque nuance – parfois durement. Dans sa famille, l’apparence comptait plus que tout, et les regards fuyants à son égard en disaient long.
Ses deux sœurs incarnaient l’idéal familial : élégantes, sûres d’elles, admirées. Élise, elle, était discrète, douce, rêveuse. Et pourtant, son cœur débordait d’imagination et de chaleur. Alors, quand son père lui annonça un matin, sans douceur ni explication, qu’elle serait mariée à un inconnu modeste du village… elle crut que le peu de place qu’elle avait dans sa propre maison venait de s’effondrer.
Un début inattendu… dans une cabane pleine de poésie

Le lendemain, Élise fut conduite à la hâte vers son nouveau foyer. L’homme avec qui on l’avait unie, Julien, ne parla presque pas sur le chemin. Ils arrivèrent devant une petite maison modeste, à la lisière du village. Rien ne brillait… sauf une étrange sérénité dans l’air.
