J’ai invité tous mes enfants chez moi pour le déjeuner du dimanche. Ils sont restés à peine une heure et n’ont même pas attendu le repas

Il y a des jours où le silence de la maison pèse davantage que d’habitude. Ce dimanche-là, en préparant le dîner pour l’anniversaire de mon mari, je sentais déjà poindre une petite inquiétude, un pressentiment diffus que quelque chose clochait dans notre famille. Lorsque nous vivions tous sous le même toit, les rires fusaient sans prévenir dans le couloir. Aujourd’hui, chacun de nos trois enfants a sa propre vie, son appartement, son rythme… et nos grandes pièces résonnent souvent trop fort. Pourtant, j’avais bon espoir que ce repas d’anniversaire serait l’occasion de nous retrouver enfin, comme avant.

Un dîner qui aurait dû nous réunir

Je m’étais levée tôt, motivée, décidée à faire de cette journée un petit moment de bonheur. Deux gâteaux au four, des plats mijotés, notre grande table dressée avec soin… J’avais envie de créer une atmosphère chaleureuse, un refuge où nos enfants pourraient souffler, rire, peut-être même se raconter leurs vies.

Léa, Camille et Théo sont arrivés les uns après les autres, sourire poli aux lèvres, cadeau à la main. De l’extérieur, tout semblait normal. Mais une fois assis, j’ai senti que chacun restait dans sa bulle, pressé, presque distrait. À peine avions-nous échangé quelques phrases que déjà, je les voyais jeter des coups d’œil à l’heure. Pas un verre n’était encore terminé qu’ils parlaient déjà de repartir.

J’ai insisté pour qu’ils restent au moins jusqu’à la sortie du gâteau – le temps qu’il finisse de cuire. Ils ont accepté, mais j’ai bien vu que ce n’était pas par envie. Le dîner, lui, n’a jamais été goûté : mon mari et moi avons mangé les restes pendant plusieurs jours.