Elle est entrée sans bruit, comme un soupir d’automne, vêtue d’un pull légèrement usé et chaussée de souliers confortables plus que raffinés. Rien ne laissait deviner que cette femme allait, en une seule soirée, transformer l’âme d’un lieu que certains pensaient déjà parfait. Mais peut-on vraiment juger un cœur à l’éclat de ses vêtements ? Ce soir-là, la réponse a jailli comme une évidence.
Un dîner qui commence par des jugements

Il est un peu plus de 19h lorsque la porte s’ouvre sur Louise.
Le restaurant, une adresse très sélect nichée en centre-ville, brille de mille feux.
Tout y est soigné : nappes blanches impeccables, vaisselle en porcelaine, lustres étincelants, clientèle au style travaillé dans les moindres détails.
On y parle haute gastronomie et grands crus rares.
Alors forcément, l’arrivée de Louise détonne.
Pull en laine, jupe grise, lunettes anciennes, chaussures orthopédiques.
Certains la regardent avec étonnement, d’autres avec une moue compatissante.
Une grand-mère égarée ? Une réservation oubliée ?
Le maître d’hôtel, d’abord sceptique, confirme pourtant sa présence.
Mais voilà : elle est seule.
Elle commande pourtant le menu dégustation complet.
Et quand on lui suggère poliment que le repas sera copieux, elle répond, posément :
